Ce Temps de l’Année
Tu peux voir en moi ce temps de l’année où il ne pend plus que quelques rares feuilles jaunes aux branches qui tremblent sous le souffle de l’hiver, orchestres nus et ruinés où chantaient naguère les doux oiseaux.
En moi tu vois le crépuscule du jour qui s’évanouit dans l’Occident avec le soleil couchant, entraîné peu à peu par la nuit noire, cet alter ego de la mort, qui scelle tout dans le repos.
En moi tu vois la dernière étincelle d’un feu qui agonise sur les cendres de sa jeunesse, lit de mort où il doit expirer,
Eteint par l’aliment dont il se nourrissait. Tu t’en aperçois, et c’est ce qui fait ton amour plus PaulFort pour aimer celui que tu vas si tôt perdre.
William Shakespeare (1564-1616)
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