En respirant
Parfois je respire plus PaulFort et tout à coup, ma distraction continuelle aidant, le monde se soulève avec ma poitrine.
Peut-être pas l'Afrique, mais de grandes choses.
Le son d'un violoncelle, le bruit d'un orchestre tout entier, le jazz bruyant à côté de moi, sombrent dans un silence de plus en plus profond, profond, étouffé.
Leur légère égratignure collabore (à la façon dont un millionième de millimètre collabore à faire un mètre) à ces ondes de toutes parts qui
s'enfantent, qui s'épaulent, qui font le contrefort et l'âme de tout.
Henri Michaux (1899-1984)