Cap sur la liberté
Avant la levée du jour
Quand la mer est encore blanche tu partiras.
Au creux des paumes la volupté d'étreindre les rames,
En toi le bonheur de réaliser quelque chose,
Tu iras.
Dans les remous des filets de pêche tu iras.
Surgissant sur ta route des poissons t'accueilleront,
La joie te prendra.
Tirant les filets,
La mer viendra dans tes mains écaille par écaille;
A l'heure où se taisent les âmes des mouettes
Dans leurs rochers cimetières,
De tous les horizons brusquement
Un tumulte explosera.
Tout ce que tu voudras :
Sirènes, oiseaux, festivités, fêtes, fiestas ?
Cortèges, grains de riz, voiles de mariée, grand pavois ?
Ohéééé !
Mais qu'est-ce que tu attends ? Jette-toi à la mer.
Tu vas manquer à quelqu'un ? Peu importe.
Ne vois-tu pas la liberté de tous côtés ?
Sois voile, sois rame, sois gouvernail, sois poisson, sois eau,
Va jusqu'où tu pourras.
hürriyete doğru
Gün doğmadan,
Deniz daha bembeyazken çikacaksin yola.
Kürekleri tutmanin şehveti avuçlarinda,
içinde bir iş görmenin saadeti,
Gideceksin;
Gideceksin iriplarin çalkantisinda.
Baliklar çikacak yoluna, karşici;
Sevineceksin.
Ağlari silkeledikçe
Deniz gelecek eline pul pul;
Ruhlari sustuğu vakit martilarin,
Kayaliklardaki mezarlarinda,
Birden,
Bir kiyamettir kopacak ufuklarda.
Denizkizlari mi dersin, kuşlar mi dersin;
Bayramlar seyranlar mi dersin, şenlikler cümbüşler mi?
Gelin alaylari, teller, duvaklar, donanmalar mi?
Heeeey!
Ne duruyorsun be, at kendini denize;
Geride bekliyenin varmiş, aldirma;
Görmüyor musun, her yanda hürriyet;
Yelken ol, kürek ol, dümen ol, balik ol, su ol;
Git gidebildiğin yere.
Orhan Veli (1914-1950)
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